Quand je voyage, j'ai deux uniques obsessions : les parcs et les musées. Dans ces derniers, je prends quelques notes que je numérise dans Obsidian, quand la motivation et le temps suivent. Voici quelques-unes de mes fiches, car l'art se partage !

Je suis un système tout relatif pour "quantifier" mon degré d'appréciation d'une œuvre. Si vous lorgnez le titre des fichiers, vous verrez parfois des points d'exclamation. Plus il y en a, plus je trouve ça dément.

Mise à jour : octobre 2025.

🇨🇦 Canada

Le MBA de Montréal

J'ai manqué me perdre dans ce musée. Je ne comprenais pas du tout sa logique : des pièces partout, un parcours en sous-sol et des embranchements dans tous les sens. Une fois la confusion apprivoisée, j'y ai découvert quelques très intéressants représentants de l'art canadien.

Si je ne devais retenir qu'une œuvre, ce serait celle de Jori Smith. Son portrait de Rose Fortin m'a scotché par sa présence. Mais il n'a rien à envier aux immenses peintures de Jean-Paul Riopelle ou au travail de Simon Hantaï. La petite toile de Henri Le Sidaner m'a pas mal fascinée aussi (et je peux vous assurer qu'elle ne rend rien en photo).

L'AGO de Toronto

Une visite plus qu'appréciable, dans un magnifique lieu. Je retiens tout particulièrement le superbe Louis Valtat, l'œuvre de Florence Carlyle ainsi que la peinture de Laura Muntz Lyall. J'y ai aussi découvert le travail de Kazuo Nakamura, un bon obsessionnel du chiffre !

La VAG de Vancouver

Lorsque je me suis rendu à la Vancouver Art Gallery, le lieu proposait une exposition autour du Monochrome, classé par couleur. Assez courte, mais disposant de quelques œuvres vraiment intéressantes !

Forcément, difficile de ne pas s'arrêter devant la puissance du rouge de Guido Molinari. Mais j'ai surtout été happé par le travail de Guy Pellerin, consistant à peindre jour après jour les couleurs du ciel.

🇺🇸 États-Unis

Le Moma à New York

J'ai rêvé de visiter cet endroit pendant des années. C'est désormais chose faite et Dieu que je n'ai pas été déçu ! La collection, faramineuse, est un étalage de beauté sans nom.

Tout commence par le Christina’s World d'Andrew Wyeth qui m'a juste cloué sur place. Quel chef-d'œuvre... Puis un portrait de Gustav Klimt sans pareil. Des œuvres de Joan Miró sublimissimes. Concernant ce dernier, j'avais déjà vu un certain nombre de reproductions sur papier, sans jamais m'y arrêter plus que de raison... Je peux vous assurer que la confrontation en vrai m'a complètement chamboulé. Et que dire du tout premier tableau de František Kupka, que je vois en vrai. Un véritable bonheur, ce portrait de sa femme m'a scié.

Visiter le MoMa, c'est découvrir enfin tous ces mastodontes qu'on étudie en Histoire de l'Art. Et comprendre pourquoi on les étudie. Que dire face à un Brancusi ? On ne peut que s'incliner face à une telle pureté. Un tableau d'Hopper ? Mieux qu'une séance de cinéma ! L'abstraction rouge de Kazuo Shiraga ? Aussi fascinante que le sang s'échappant de l'ascenseur dans Shining.

Bref. Je suis resté entre les murs pendant presque six heures sans m'ennuyer une seule fois. I see what all the fuss is about, now !

Le Guggenheim de New York

Je m'attendais bizarrement à un espace beaucoup plus vaste. Lors de ma visite, il y avait une exposition temporaire intéressante, mais qui ne m'a pas non plus marquée durablement. Néanmoins, le lieu valait le détour, ne serait-ce que pour ces trois œuvres de Pissaro, Picasso et Manet.

🇵🇱 Pologne

Le MS2 de Łódź

En arrivant dans l'ancienne filature de coton de Łódź abritant désormais un vaste espace artistique, j'ai été très déçu d'apprendre que la collection permanente était fermée au public... Néanmoins, j'ai pu y observer une belle sélection d'œuvres du British Council et découvrir quelques artistes polonais reconnus.

De la première, je retiens surtout Terry Frost et Sandra Blow. Pour le reste, j'étais heureux de revoir un extrait du travail de Zbigniew Rybczyński et de découvrir les photographies de Zbigniew Dłubak ou Andrzej Lachowicz.

Le musée national de Varsovie

J'ai été particulièrement ravi par la qualité de la collection. Une muséographie très correcte et de nombreuses découvertes assez marquantes. Un magnifique tableau de Aleksander Gierymski, tellement vivant et présentant une palette de couleur sublime. J'ai aussi été tout particulièrement happé par les trois portraits de femmes que l'on voit ci-dessous. Et que dire de la fresque de Julian Fałat, cette fascinante scène hivernale ou de l'œuvre de Witold Pruszkowski, maniant l'obscurité comme personne...

NB : Il manque encore toute la partie moderne et contemporaine dont je dois m'occuper...

Le Mocak de Cracovie

Rentrer dans une exposition de jeunes artistes contemporains, c'est parfois quitte ou double. Une précision : je ne suis aucunement détracteur, bien au contraire. Par contre : je suis très critique. Il m'est arrivé, quelques fois, de voir des choses sans intérêt qu'on essaye de me vendre comme des chefs-d'œuvre. J'ai horreur des explications pompeuses et qu'on essaie de faire passer des vessies pour des lanternes. J'ai souvenir d'expositions d'école ubuesques : expliquez-moi comment, aujourd'hui, peut-on encore présenter sérieusement un monochrome comme un acte artistique audacieux et riche de sens ? Et pourtant, j'adore les monochromes !

Bref. J'ai posé mon coup de gueule et je grossis volontairement le trait. Néanmoins, s'il y a bien quelque chose qui n'entre pas dans ce que je raconte, c'est ce que j'ai vu au Mocak (exposition de juin 2025). Au milieu d'une majorité de tableaux de jeunes polonais, j'étais à la fête ! Des tonnes d'univers différents, l'impression de découvrir des choses vraiment nouvelles... Un super moment.

J'ai eu un coup de cœur immense pour le travail de Patryk Staruch. Des tableaux électriques, une ambiance lynchienne... Comme un genre de Twin Peaks bleuté. Si j'avais la bourse bien pleine (et l'appartement qui va avec), j'aurais acheté une toile sans hésiter. Notez qu'il s'agit de très grands tableaux : les personnages sont presque à l'échelle 1:1.